Les populations manquent toujours d'eau potable en Afrique, malgré la volonté politique

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Si l'accès à l'eau potable reste un problème pour 30% de la population mondiale, l'Afrique reste le continent qui en souffre le plus. Le remède, qui doit être le résultat d'un travail collectif entre les collectivités locales, les entreprises et les ONG, doit être accompagné de solutions technologiques appropriées.

La question de l'eau à la Cop23 Cop 23, qui s'est déroulée à Bonn en novembre 2017, a été décevante à bien des égards. La décision de Donald Trump de quitter l'Accord de Paris sur le climat, bien que les États-Unis soient le deuxième émetteur de gaz à effet de serre, a découragé nombre de ses membres.

Fonds vert des Nations Unies

Outre l'impact environnemental très important des Etats-Unis, ce sont aussi 2 milliards de dollars destinés au Fonds vert de l'ONU promis par Barack Obama qui disparaissent de facto. L'objectif de cette Cop 23 était notamment de mettre en œuvre les accords de Paris de 2015 mais malheureusement aucune décision concrète n'a été prise. Les pays présents sont repartis avec un accord pour faire une évaluation collective de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici fin 2018.

L'accès à l'eau potable, en particulier en Afrique, était censé être un sujet majeur de discussion à Bonn. L'initiative «Eau pour l'Afrique» est née à la Cop22, et c'est lors de cette dernière conférence aux Fidji qu'elle a affiché ses objectifs concrets. C'est en effet au moment de présenter cette initiative que le secrétaire d'Etat à l'Eau du Maroc, Charafat Afilal, a souligné que «la part de la population africaine confrontée au stress hydrique passera de 47% en 2000 à 65% en 2025. .

«Un autre constat fait à la COP23 était que le problème fondamental n'est pas le manque d'eau, mais plutôt le manque d'infrastructures qui lui permettraient d'être accessible à tous», a déclaré Bai Mass Taal, premier secrétaire exécutif du Conseil des ministres africains chargés de l'eau. (AMCOW).

«Le problème aujourd'hui en Afrique est que nous avons de l'eau, mais que les gens n'y ont pas accès parce que nous n'avons pas d'infrastructure et qu'il est coûteux de la mettre en place. Lorsque ce problème d'infrastructure sera résolu, l'eau atteindra les gens », a-t-elle ajouté.

Accès à l'eau

Accès à l'eau en Afrique Selon l'Organisation mondiale de la santé, près de 4 millions de personnes meurent chaque année d'une eau insalubre. C'est la principale cause de mortalité non liée à l'âge. En 2017, l'OMS et l'UNICEF ont publié conjointement un rapport sur l'état des services d'assainissement de l'eau et l'accès à l'eau potable dans le monde.

Pour un Occidental toujours habitué à avoir de l'eau courante à portée de main, les chiffres sont impressionnants: 2.1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n'ont pas d'eau salubre ou potable à la maison, 263 millions marchent plus de 30 minutes aller-retour pour aller chercher l'eau et 159 millions boivent de l'eau provenant de sources de surface telles que les rivières ou les lacs. Selon le même rapport, 319 millions de personnes en Afrique subsaharienne sont privées d'eau potable. Les efforts doivent donc se concentrer sur ce continent et l'exemple récent de l'Afrique du Sud est très révélateur.

Cette année, Cape Town faisait face à une sécheresse sans précédent qui laisserait 4 millions de personnes sans accès à l'eau. Les autorités avaient mis en place un compte à rebours avec un jour J qui allait de mi-avril à mi-juillet.

Grâce à une pluie providentielle ces derniers mois et, surtout, à des mesures restrictives très efficaces, la capitale sud-africaine a pu éviter la pire sécheresse de son histoire. Le cas du Cap, aussi révélateur soit-il, contredit la disparité qui existe entre les villes et les zones rurales en termes d'accès à l'eau.

Dans toute l'Afrique subsaharienne, 52 millions de personnes n'ont pas accès à une eau améliorée dans les zones urbaines et 270 millions dans les zones rurales. La raison est simple: de vastes étendues de terres rurales en Afrique ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour récolter, traiter et acheminer l'eau aux populations. Solutions technologiques Il n'y a pas de pénurie d'eau dans les nappes phréatiques africaines, et c'est en effet une technologie appropriée à la vaste étendue des territoires du continent qui fait défaut. La conclusion est unanime mais reste la mise en œuvre de nouvelles solutions pour faire de ce qui a été reconnu comme un droit de l'homme, l'accès à l'eau potable, une réalité pour tous.

Ensembles d'usine

Les possibilités ne manquent pas. Au Kenya, plus de 80,000 13 personnes ne doivent plus parcourir de longues distances pour s'approvisionner en eau, grâce à un pipeline de 1,000 km construit par le gouvernement en partenariat avec la Croix-Rouge. Certaines entreprises internationales ont également décidé de se concentrer sur la question de l'eau en Afrique. Veolia Water Technologies, division de la multinationale française Veolia, a par exemple lancé un programme baptisé «Ambitions pour l'Afrique» qui emploie plus de XNUMX personnes sur le continent pour développer la présence locale de l'entreprise et lui permettre de proposer des solutions technologiques sur-mesure adaptées aux besoins africains.

L'entreprise a mis en place des Plant Packages, qui sont en fait des systèmes modulaires permettant de se déplacer dans des zones reculées loin de toute ville et des infrastructures électriques pour traiter l'eau localement pour la rendre immédiatement accessible aux populations rurales. D'autres solutions innovantes sont également en cours de développement, comme le système WaterSeer créé par les laboratoires VICI aux États-Unis.

Ce système permet de collecter l'eau de l'atmosphère et de la stocker dans un puits accessible simplement avec une pompe. Dans les bonnes conditions, ce système facile à installer peut collecter jusqu'à 37 litres d'eau par jour. L'entretien des zones humides et le reboisement, qui sont des efforts de longue haleine, sont également des projets dans lesquels les autorités, les entreprises et les ONG doivent s'engager.

En février dernier, la ministre congolaise du Tourisme et de l'Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a réaffirmé l'engagement de son gouvernement à mettre en œuvre la Convention Ramsar adoptée en 1971. Cette initiative rassemble plus de 150 pays dans leur volonté de mettre un terme à la disparition des zones humides dans le monde. A cette occasion, elle a rappelé à tous le rôle primordial des zones humides dans la reconstitution des réserves d'eau potable.